Avec la participation du Département du partenariat patient dans l’enseignement et la recherche (DPPER), à la faculté de médecine de l’Université de Rennes, membre dès sa création de l’alliance sans frontières pour le partenariat de soin avec les patients coorganise le 13 juin 2025 en prolongement des recommandations, notamment de la DGOS (Direction Générale de l’Organisation de la Santé au ministère de la santé) sur l’engagement des patients dans la formation.
Elles conduisent les facultés et instituts de formation, leurs acteurs (enseignants, patients) à identifier les pratiques qui fonctionnent, les ressources à mobiliser(qui ont fait leur preuve) pour dépasser les difficultés constatées .
En effet, il s’agit maintenant de passer d’un noyau de personnes motivées et convaincues à un deuxième cercle permettant de répondre à la demande d’ampleur que représente cette recommandation.
Comment recruter plus largement, accompagner les patients dans leur engagement sans homogénéiser leurs profils?
Plus particulièrement, comment mobiliser les publics les plus vulnérables (ex:des personnes faisant l’expérience de la précarité, de troubles de santé mentale, de situation de handicap…)?
Comment accompagner les différents acteurs (notamment l’ensemble des institutions concernées par la formation des professionnels de santé) aux différents défis que représente l’engagement des patients dans la formation (co-construction des programmes, coévaluation des apprentissages…)?
Il ne s’agit pas d’ajuster à la marge les formations en ajoutant quelques cours ici et là mais d’interroger si l’engagement des patients modifie les curriculums en santé?De nombreuses questions découlent de cette réflexion.
Comment structure-t’on la place des patients au sein de l’institution, à la fois politiquement et administrativement, pour un engagement pérenne et sécure pour les patients?
Comment les institutions modifient-t-elle leurs organisations pour faire place à ce nouvel enseignant qu’est le patient?
Comment accompagne-t-on le changement de pratiques des enseignants et formateurs?Comment prépare-t-on les étudiants à l’intégration de patients dans l’enseignement et la recherche?
Les différentes modalités d’engagement mises en place peuvent, quand elles sont évaluées, démontrer un réel apport de l’engagement des patients dans les formations en santé.
Les retours d’expériences, à la fois positifs et négatifs, permettent d’identifier la pertinence et les conditions de réalisation de l’engagement des patients. Selon des approches classiques d’évaluation de programme, il sera questionné l’intérêt d’évaluer les intrants, les processus et effets de l’engagement des patients dans les formations en santé.
Différentes questions seront envisagées pouvant être autant d’objets d’évaluation: comment évaluer les expériences et dispositifs proposés?
À quels moments du cycle de formation les patients doivent-ils intervenir?
Quelle pertinence de mesurer les effets de l’engagement des patients sur les compétences cliniques des professionnels du soin ayant suivi cet enseignement?
Comment penser la place des patients dans l’évaluation des étudiants?
Et au final, les résultats pouvant être obtenus devraient permettre de discuter si l’engagement des patients dans les formations en santé suppose de nouveaux modèles curriculaires?(et plus largement des proches aidants et des usagers) dans les formations initiales et continues en santé n’est plus un phénomène de mode.
Il est pleinement encouragé et soutenu par la société et les institutions (HAS 2020, DGOS 2024). Dans ce contexte, le partage d’expériences entre acteurs de l’engagement des patients doit être renforcé et élargi.