Conclusion d’une recherche sur l’impact de l’implication des patients à la faculté de médecine de Nice

Lors du dernier exercice académique, une étudiante en anthropologie a mené une recherche sur un dispositif de pédagogie médicale particulier appliqué à un examen organisé dans le cadre de la réformes des études de second cycle de médecine.

Il s’agit d’un examen organisé au niveau national, c’est à dire dans l’ensemble des facultés de médecine française nommé Examen Clinique Objectif Structuré, autrement intitulé ECOS.

La particularité de ce qui s’organise, sous l’impulsion du Centre d’Innovation du Partenariat avec les patients et le public (CI3P) et du Département d’Enseignement et de Recherche en Médecine Générale (DERMG) réside dans une recherche formation qui a décidé de tenter d’impliquer des patients partenaire d’enseignements, des patients formateurs et évaluateurs qui participent aux ECOS au cours desquels s’exerce la médecine en relation avec le patient (Guillot et al, 2022).

Cette étudiante en anthropologie a mené une recherche en anthropologie en Master 1 intitulé :

Le partenariat patient dans la formation initiale des médecins :
le cas des ECOS à la faculté de Nice

Et en voici la conclusion

L’approche du partenariat-patient développée en Nice depuis quelques années avec l’introduction des patients partenaires à la faculté de médecine est une véritable révolution.

Arriver au terme de cette recherche sur le partenariat patient dans la formation des médecins, nous sommes mieux en mesure de répondre à notre question initiale à savoir : Dans quelle mesure l’introduction des patients partenaires à la faculté de médecine modifie-t-elle la formation des médecins ?

Même si la nature exploratoire de cette recherche nous invite à la prudence dans ses conclusions, plusieurs pistes méritent d’être explorées dans le cadre de prochaines recherches.

L’ethnographie a mis en avant deux tendances, tant chez les patients-partenaires que chez les étudiants ayant pris part aux ECOS.

Du point de vue des patients, il y a ceux pour qui cette approche est en train de changer la formation des professionnels de santé et, de l’autre, ceux qui préfèrent rester neutres, car pour eux, il est encore trop tôt pour se prononcer sur cette question.

Chez les étudiants, les données ont aussi révélé que l’introduction de patients partenaires dans les ECOS apporte des changements dans l’apprentissage de leur futur métier, grâce notamment aux retours qui se font pendant les ECOS formatives et le contact qu’elles favorisent avec de vrais patients.

La recherche a également mis en lumière les principaux facteurs motivationnels et démotivationnels de l’engagement des différents acteurs impliqués dans le partenariat-patient. Une question qui reste cependant largement irrésolue, tant pour les patients partenaires que pour les étudiants, est celle de leur place dans le système pédagogique français.

Quelques points d’amélioration ont également été évoqués par les différents acteurs.

Au niveau des patients partenaires, quelques points ont été évoqués. Notamment le temps d’évaluation, la sensibilisation et la promotion de cette approche au niveau national et leurs statuts.

Au niveau des étudiants les aspects à améliorés tournaient autour de l’organisation de plus d’ECOS formatives et plus de retours personnalisé pour chaque étudiant après les stations d’ECOS.

Bien que cette étude ait fait état de certains résultats positifs, il n’est pas possible, en raison de la non-participation des médecins, de tirer des conclusions généralisables sur les éventuels changements qu’induit l’introduction des patients partenaires dans la formation des médecins. Pour pouvoir tirer de telles conclusions, il est nécessaire d’obtenir le point de vue des médecins.

Cependant, cette recherche a permis d’ouvrir l’une ou l’autre piste de réflexion, comme la question du statut des patients partenaires dans la formation des médecins et des professionnels de santé de manière plus générale, ainsi que la question du degré d’implication et de motivation des différents acteurs.

Si, comme nous l’avons éclairé, patients et étudiants sont généralement fort impliqués dans les ECOS, ce n’est pas nécessairement le cas de certains médecins, comme j’ai pu le ressentir dans le cadre de cette recherche.

Témoignage d’une étudiante en médecine ayant participé à ces ECOS en 2022.
Entretien de 2022 avec une médecin, maitre de conférence en médecine générale qui participe à ce dispositif pédagogique
Un entretien de 2022 avec une patient partenaire avec le CI3P qui participe à ce dispositif pédagogique

Ce dispositif de recherche action est depuis 2022 institutionnalisé à Nice en participant comme examen formatif de fin de stage de médecine générale et intervenant à la validation du stage sur la base de la participation à la mise en situation que propose ces ECOS

Références bibliographiques

Hien Hobo C.(2023). LE PARTENARIAT- PATIENT DANS LA FORMATION INITIALE DES MÉDECINS
Le cas des ECOS à la faculté de Nice? Mémoire d’anthropologie de Master 1. Université Côte d’Azur.

Guillot N., Flora L., Benattar J.-M., Ravot M., Pouillon M., Fauré S., Gasperini F., Rubinstein S., Filali S., Rousselin L., Bouchez T., Pop C., Darmon D. « (2022). « La participation à la réforme du 2ème cycle des études de médecine à travers les ECOS mobilisant des patients formateurs et du Centre d’Innovation du Partenariat avec les Patients et le Public (CI3P) et des étudiants en médecine ». Les actes du 3ème Colloque interuniversitaire sur l’engagement des patients dans la formation médicale, pp. 43-44.