Fiche méthodologique du Cn2r

Le Centre national de ressources et de résilience (Cn2r) a pour objectif de favoriser la résilience des personnes vivant ou ayant vécu l’épreuve du traumatisme par la complémentarité des savoirs de chacun des acteurs de ce processus. Dans cette perspective, il a pour mission, d’une part d’améliorer la connaissance tant sur les psychotraumatismes, de diffuser ses savoirs et de guider ainsi vers les pratiques les plus adaptées en animant un réseau de soin que sont les Centres Régionaux du psychotraumatisme.

Pour le Cn2r, la personne à l’épreuve de psychotraumatisme (victime / patient / proche) est un membre à part entière des équipes composées par ces acteurs. 

En effet, les professionnels sont détenteurs d’une expertise de la maladie, de son accompagnement
médico-social ou encore juridique alors que les personnes à l’épreuve de psychotraumatismes sont susceptibles de développer une expertise de vie avec un ou des psychotraumatismes.  

Au Cn2r, nous avons choisi de permettre à ces différentes expertises qui se côtoient au quotidien de se rencontrer sur un terrain commun et d’établir ensemble les facteurs de résilience dans le cadre du parcours de santé1. 

À ces fins il a été décidé de constituer une communauté regroupant au démarrage une dizaine de personnes directement ou indirectement impactées par un traumatisme et les troubles post-traumatiques qui peuvent apparaître à court, moyen ou long terme est créée au sein du Cn2r. Les membres de cette communauté sont mobilisées pour participer, selon leur disponibilité et leurs savoirs expérientiels acquis, aux différentes actions menées par le Cn2r.

Depuis l’été 2022, le terme de communauté a été abandonné car ne correspondant pas au mieux à ce que ce groupe représente.

Les membres du groupe constitué de personnes vivant l’épreuve du traumatisme deviennent des partenaires de choix pouvant contribuer, par les savoirs expérientiels qu’ils ont acquis au cours de leur parcours vers la résilience, à améliorer les pratiques des professionnels intervenant tout au long du processus. Ils participent ainsi à : 

  1. améliorer la prise en compte des savoirs expérientiels des personnes à l’épreuve de psychotraumatismes et de leur rôle central dans la gestion de leurs traitements et des facteurs d’amélioration de leur qualité de vie et de résilience, ce qui va au delà du système de santé et travers les dimensions telles la magistrature, les différentes missions de services d’intérêt général que sont amenés à rencontrer les citoyens à l’épreuve de psychotraumatismes et leurs proches ; 
  2. susciter l’innovation et augmenter la pertinence des décisions et orientations relatives à l’organisation en mobilisant, au sein de différentes équipes et instances, la perspective de vie avec le psychotraumatisme de manière constructive ; 
  3. contribuer à l’évolution de la formation des étudiants et des professionnels afin de développer leurs compétences de partenariat avec les personnes à l’épreuve du traumatisme ; 
  4. participer à l’amélioration du parcours de soin et, plus largement, du parcours de santé, tant à travers les programmes de recherche que dans la cadre des nombreuses initiatives qui contribuent au déploiement d‘une culture d’amélioration durable de ce partenariat et de reconnaissance réciproque. 

La reconnaissance de la complémentarité des savoirs de tous permettra, dans chaque pôle du Cn2r, le développement d’actions enrichies du regard et des savoirs expérientiels des membres de la communauté.  

La méthodologie empreinte une démarche de sélection

Méthodologiquement, une démarche structurée de sélection des personnes composant cette communauté est mise en place sur la bases des savoirs expérientiels acquis mobilisés à travers les compétences identifiées dans le cadre d’un référentiel de compétences. Une démarche de sélection qui une dimension éthique, celle de ne pas mettre la personne à l’épreuve de psychotraumatisme en nouvelle situation d’échec ( « Primum non nocere« ; d’abord ne pas nuire), mais de lui permettre un nouveau regard sur sa vie à l’épreuve du psychotraumatisme par ce que cela peut apporter à autrui, à l’intérêt général.

Les différents champs d’interventions investit sont

  • La participation au groupe de réflexion sur les repères concernant le deuil en période de pandémie
  • La co-écriture d’articles
  • la co-écriture de scénarii
  • La participation à la refonte du site Internet du Cn2r
  • La participation à des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur les psychotraumatimes
  • La participation à l’identification d’un référentiel de compétences citoyennes sur le repérage du psychotraumtisme
  • La participation aux jurys d’attribution de bourses de recherche soutenant la recherche;
  • La participation à des communications de congrès nationaux, internationaux et universitaires
  • La participation à des réunions avec les Centres Régionaux du psychotraumatisme;
  • Participation au design d’une recherche par cohorte

Financements

Le Cn2r et un groupement d’intérêt public (GIP) souhaité par 6 ministères qui sont les principaux financeurs. Des projets spécifiques sont ou peuvent être portés par des mécènes ou des subventions spécifiques comme cela a été le cas de la part de la fondation de France.

Quelques références bibliographiques

Flora L., Bechellaoui L., Borsellino J.,Herbaut F., Lartaud V., Marianne L., Sainte-Rose F., Verkest E. (2023). Errances diagnostiques et thérapeutiques du psychotraumatisme complexe : la perspective de patients. in Le grand livre du trauma complexe, (Dir. Mengin A. Rolling J. Malakoff : Dunod, pp. 124-135.

Flora L. (2023). L’expertise patient, pair aidant. La lettre du psychiatre. Vol. XIX, N° 1, janvier-février-Mars, pp.. 17-20.

 Flora L., Bechellaoui L. (2022). « Des modalités partenariales avec les personnes à l’épreuve de psychotraumatismes ?, Rhizome, N° 83, pp. 43-49